Journalisme: comment contacter une source sur Internet?

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Les réseaux sociaux multiplient les possibilités d’accès à d’autres personnes, sources d’informations. Interactions et gommage des hiérarchies caractérisent le fonctionnement des réseaux, les journalistes doivent repenser les codes pour une prise de contact en bonne et due forme. Quelques astuces pour être « poliment efficaces ».

PSEUDONYM OU NOT PSEUDONYM?

 

De manière générale, les journalistes doivent se présenter en tant que tels à leurs interlocuteurs afin que ces derniers sachent que les informations échangées sont susceptibles d’être reprise par un média. Cette règle de déontologie est également valable sur les réseaux sociaux, comme le précise le Washington Post :

« Lorsque nous utilisons des réseaux sociaux comme Facebook, LinkedIn, My Space ou Twitter pour des reportages, nous devons protéger notre intégrité professionnelle. Les journalistes du « Washington Post » doivent s’identifier comme tels. Nous devons être précis dans nos reportages et transparents sur nos intentions lorsque nous participons [à des discussions]. Nous devons être concis et clair dans la description de qui nous sommes et quelles sont les informations que nous recherchons. »

(source: www.themediatrend.com/wordpress/2011/05/16/dix-bonnes-pratiques-sur-les-reseaux-sociaux-pour-les-journalistes/)

Pour mener des enquêtes et accéder à certaines informations, il est cependant parfois nécessaire de ne pas montrer sa casquette de journaliste dès les premiers échanges. Dans ce cas de figure, le journaliste pourra recourir au pseudonyme. Quelques règles de base à respecter:

  • Attention à l’identité numérique de votre pseudonyme: n’usurpez pas l’identité d’une autre personne!
  • La création d’une adresse mail est un premier pas pour garder l’anonymat mais elle n’apporte aucune « réputation numérique ».
  • Une présence soignée sur les réseaux sociaux apporte de la crédibilité.

Attention: ne vous improvisez toutefois pas ingénieur des eaux usagées sur Facebook ou Twitter quelques heures seulement avant de mener votre enquête auprès d’un ancien employé du ministère de l’Équipement…

 

INTERNET ET SPHÈRE « PRIVÉE »

 

Les utilisateurs des réseaux sociaux oublient parfois le caractère public des informations qu’ils mettent en ligne. Le journaliste se doit donc d’autant plus d’obtenir le consentement de sa source. La prise de contact peut parfois créer l’étonnement voire l’énervement de l’internaute en question qui met des informations en ligne pour ses amis, ses abonnés, « pour les autres » mais pas forcément pour la presse.

Voici l’exemple de Sohaib Athar. Ce consultant en informatique pakistanais a, sans le savoir, twitté l’opération commando contre Ben Laden. Les journalistes l’ont alors assailli de questions :

Enfin, voici l’exemple d’un blogueur contacté par un « journaliste-ami » sur Facebook:

« Me demandant jusqu’à quel point ceci est une intrusion dans ma vie privée, je conçois que tout ce qui est publié sur Facebook est de nature publique, je n’ai trop su comment réagir. »(…)

« Après réflexion, je trouve plutôt maladroite votre utilisation de Facebook pour me contacter en tant que journaliste. Une simple recherche sur le web vous aurait suffi pour trouver mon adresse courriel, vous donnant ainsi un moyen plus approprié selon moi pour me contacter.

En effet, pourquoi me demander d’être votre ami afin de me poser des questions d’intérêt journalistique? »

(source : ptaff.ca/blogue/2011/10/29/rponse_une_journaliste_facebook/)

À noter: depuis 2011, l’onglet « s’abonner » permet de recevoir les mises à jour publiques de personnalités qui ne font pas partie de son réseau. Cette fonction permet de suivre discrètement les pages des personnalités, c’est-à-dire sans avoir à devenir « l’ami Facebook » de la personne en question. Un outil bien pratique pour les journalistes! (Plus d’infos: https://www.facebook.com/help/follow)

Licence Creative Commons

Ce(tte) œuvre est mise à disposition selon les termes de la Licence Creative Commons Attribution – Pas d’Utilisation Commerciale – Partage dans les Mêmes Conditions 4.0 International.

 


 

Ce contenu a été conçu pour un manuel DWA/IPSI sur les pratiques journalistiques lors de la couverture d’élections (Tunis, avril 2013). Le contenu d’un autre chapitre est également disponible sur le blog: « Information et nouveaux médias » 


Le contenu est également disponible sous forme de PDF sur slideshare:


 

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